Le Fonds communautaire Bell Cause pour la cause investit 22 000$ pour soutenir les personnes en situation d’itinérance dans la région du Suroît
Pour une première fois à Salaberry-de-Valleyfield, le Fonds communautaire Bell Cause pour la cause verse 22 000$ pour soutenir l’ouverture et l’achat d’équipements de la clinique médicale de rue offrant des soins de santé de base aux personnes en situation d’itinérance dans la région. Avec une approche humaniste, les services de la clinique sont adaptés aux réalités vécues dans la rue et répondent à un besoin réel puisque déjà, après seulement quelques mois d’activités, des dizaines de personnes désaffiliées du système de santé ont pu profiter de l’écoute, du réconfort et des soins de l’équipe médicale dédiée.
Répondre à un phénomène préoccupant à Salaberry-de-Valleyfield
Avec un nombre croissant de personnes en situation d’itinérance ou à risque d’itinérance, Salaberry-de-Valleyfield vit une forte réalité d’itinérance. Les personnes en situation d’itinérance sont nombreuses à vivre une grande détresse psychologique et la littérature fait état d’une forte prévalence de troubles mentaux dans cette population, rapporte Martin Tétreault, directeur adjoint des programmes santé mentale et dépendance au CISSS de la Montérégie-Ouest.
Ce contexte a vu naître une équipe de médecine communautaire de rue composée de deux médecins, d’une infirmière et de travailleurs de rue, qui, en plus d’aller à la rencontre des personnes en situation d’itinérance dans leurs milieux, a depuis le début de l’automne l’opportunité de tenir des consultations dans la toute nouvelle clinique de médecine de rue.
Située dans les locaux de l’organisme Pacte de rue, cette clinique reçoit sur référence des personnes qui sont complètement désaffiliées du système de santé.
« Consulter un professionnel de la santé dans un CLSC, par exemple, est pratiquement impensable pour une personne en situation d’itinérance. Sans accès à un téléphone ou un ordinateur, la prise de rendez-vous est impossible pour eux et la peur d’être jugé est telle que tous les freins sont présents pour rendre inaccessible le système de santé » souligne Martin Tétreault.
Un succès retentissant pour une clinique qui vise la réintégration
La clinique de médecine de proximité représente donc un lieu adapté, sécuritaire et de confiance où plus de 60 personnes ont obtenus des services depuis l’ouverture de la clinique en septembre 2021.
« Les travailleurs de rue de Pacte de rue nous réfèrent des individus qui proviennent de Beauharnois-Salaberry et du Haut-St-Laurent. Les soins prodigués peuvent aller de la plaie ouverte non-traitée au traitement des dépendances. Nous discutons également beaucoup avec les patients et tentons de créer avec eux un lien de confiance pour qu’ils et elles voient en la clinique un lieu d’ouverture et d’inclusion » Caroline Rancourt, infirmière attitrée au projet de médecine communautaire de rue.
Les personnes en situation d’itinérance visitent la clinique de proximité avec divers besoins et les soins offerts couvrent une large gamme dont du dépistage, de la prévention, de l’évaluation et du référencement dans d’autres équipes de soins. Les professionnels de la santé travaillent avec le patient afin que le projet de vie soit un moteur de changement et qu’à terme, la personne désaffiliée du système de santé puisse réintégrer les services et soins de santé offerts par les différentes installations du CISSS de la Montérégie-Ouest.
« C’est la première fois que je me sens compris et écouté; que l’on m’accepte tel que je suis » Serge (nom fictif), usager de la clinique de médecine de rue rencontré par l’infirmière Caroline Rancourt.
Une approche qui a fait ses preuves
Plusieurs études et professionnels de la santé du Québec considèrent que les soins de proximité constituent une approche avant-gardiste permettant de rejoindre et d’offrir des soins et services de santé pertinents et sécuritaires pour les personnes vulnérables vivant des enjeux d’inclusion sociale au Québec.
« Cela fait plusieurs années que le consensus existe sur le fait qu’il faut adapter l’approche du réseau de la santé pour les personnes en situation d’itinérance. Pacte de rue œuvre depuis des années auprès des personnes vulnérables et après tout ce temps, nous sommes heureux et soulagés de voir le projet de clinique de proximité se concrétiser. Les personnes itinérantes ne doivent pas être privées du droit commun qu’est le droit à la santé » Claude Théorêt, fondateur et directeur clinique du travail de rue chez Pacte de rue.
Soutenue au sein des plans d’actions interministériels en itinérance 2015-2020, en dépendance 2018-2028 et du plan d’action en santé mentale 2015-2020 du gouvernement du Québec, cette nouvelle approche médicale est porteuse afin de rejoindre les personnes en grande détresse sociale, en rupture avec les services et la société et aussi pour certains vulnérables et viendra répondre adéquatement aux multiples besoins des personnes en situation d’itinérance dans la région de Beauharnois-Salaberry et du Haut-St-Laurent.
Ayant habituellement comme premier abord la santé physique, la clinique de médecine de rue adresse également les enjeux liés à la santé mentale, à la toxicomanie, aux ITSS, aux problématiques d’abus physiques et sexuels, à l’identité sexuelle, aux saines habitudes de vie et aux différents autres problèmes reliés à leurs contextes environnementaux, sociaux, relationnels.
«Schizophrénie, bipolarité, dépression…sont des réalités vécues par les patients de la clinique. Même si la première visite d’un usager est en lien avec la santé physique ou la dépendance, souvent, au fur et à mesure des rencontres, les médecins décèlent des maladies mentales qui sont parfois reliées à la situation d’itinérance. Avec comme objectif de rencontrer un minimum de 200 patients durant la première année d’opération, ce projet viendra réellement soutenir les plus vulnérables de notre communauté. » Dre Fabienne Djandji, médecin à la clinique de médecine de rue.
Un premier investissement pour le Fonds communautaire Bell cause pour la cause
Dans les dernières années, l’équipe de la médecine de rue œuvrait sur le territoire sans avoir de lieu physique précis et défini. Le projet d’ouverture d’une clinique était longuement discuté par les partenaires, mais sa réalisation était difficile par manque de financement et complexifié par le contexte de la pandémie de COVID-19.
Jusqu’au jour où M. Charles Gosselin, directeur des affaires gouvernementales chez Bell et campivallensien, interpelle la Fondation de l’Hôpital du Suroît.
«Bell Cause pour la cause est ravie de soutenir la Fondation de l’Hôpital du Suroît afin d’élargir l’accès aux soins de santé mentale pour les personnes en situation d’itinérance, a déclaré M. Gosselin. Le Fonds communautaire Bell Cause pour la cause accorde des dons à des organismes de santé mentale dans des communautés de tout le pays et je suis fier de voir un projet local être soutenu en 2021-2022. »
Le don de 22 000$ du Fonds communautaire Bell Cause pour la cause reçu par la Fondation de l’Hôpital du Suroît aura permis d’aménager la clinique et de faire l’achat de matériel médical essentiel à son fonctionnement. L’opérationnalisation de la clinique est assumée par le CISSS de la Montérégie-Ouest et le développement de l’offre de service de l’équipe médecine de rue est également soutenue par d’autres partenaires tels la Fondation de l’Ordre des infirmières du Québec, le Centre du partage de Valleyfield et la Fondation Gilead.