Sortir de la retraite pour combattre la COVID-19 : l'histoire d'Angèle Bergevin

Sortir de la retraite pour combattre la COVID-19 : l'histoire d'Angèle Bergevin

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Ensemble, on change le monde un geste à la fois : La Fondation de l’Hôpital du Suroît souligne le travail incroyable des professionnels de la santé qui œuvrent dans la région du Suroît.

La retraite n’est pas un long fleuve tranquille pour Angèle Bergevin. Après 37 ans de carrière en santé et une retraite bien méritée, Angèle n’a pas hésité une seconde à répondre à l’appel de mobilisation lancée par le réseau de santé au début de la pandémie de COVID-19.

Fébrile à l’idée de pouvoir soutenir sa communauté, Angèle quitte sa retraite pour rejoindre les rangs de milliers de travailleurs de la santé. D’abord affectée à une clinique de dépistage, elle fait tout en son pouvoir pour empêcher la propagation du coronavirus.

En seulement quelques semaines, le monde tel qu’Angèle le connaissait n’est plus. Le virus de la COVID-19 a déjà fait des centaines de morts au Québec et la crise s’aggrave au fil des semaines.

Alors que la communauté essaie de s’acclimater aux nouvelles conditions de vie, les professionnels du milieu de la santé en sont déjà à planifier les prochaines étapes. Avec une forte augmentation de cas dans la région, un site non traditionnel doit être mis sur pied afin d’accueillir des patients n’ayant pas besoin d’hospitalisation, mais ne pouvant être traités adéquatement dans leur lieu de résidence actuel. Les aînés des résidences pour personnes âgées sont rapidement ciblés.

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Il ne faudra que 7 jours à une équipe pour transformer une partie de l’Hôtel Plaza de Salaberry-de-Valleyfield en centre COVID-19. La salle de bal accueillant récemment des mariages et des réceptions est dorénavant utilisée comme zone froide. Sur chaque étage, des chambres sont vidées de leur mobilier pour recevoir des bureaux et de l'équipement médical afin de créer des postes de travail adaptés aux besoins des équipes.

Heureusement, derrière cette opération complexe et pressante, le sourire bienveillant d’Angèle Bergevin brille. Cette dernière maintenant réaffectée au site non traditionnel de l’Hotel Plaza sera responsable de coordonner ce projet extraordinaire.

« J’ai un amour inconditionnel pour ma profession, et je suis toujours aussi passionnée par le domaine de la santé que je l’étais à mes débuts. Mais c’est vraiment le sens du devoir qui m’a fait sortir de ma retraite pour prêter main-forte ».

Chaque matin, la femme d’expérience fait une tournée des patients atteints par la COVID-19 hébergés à l’Hôtel Plaza. À chaque étage, elle suit patiemment les protocoles de sécurité sous l’œil attentif des agents de sécurité et salubrité qui l’accueillent aux portes des ascenseurs. Après avoir dument enfilé son équipement de protection, elle s’affaire à visiter les patients un par un et discute avec ses équipes.

D’une chambre à l’autre, elle distribue sourire et bons mots. Elle connait chaque patient et prend le temps de discuter avec eux.

« L’important c’est de gérer humainement. Oui, les procédures et l’organisation sont importantes, mais il ne faut pas oublier que ce sont des humains qui sont avec nous ».

En tant que coordonnatrice du site depuis son ouverture, Angèle est responsable du bon fonctionnement de ce dernier et a la tâche colossale d’encadrer les équipes et organiser les soins. Dans le hall d’entrée de l’hôtel qui sert de salle de repos commune pour les intervenants qui travaillent à ses côtés, Angèle a installé un grand tableau blanc où elle communique quotidiennement de l’information et des mots d’encouragements.

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« C’est déjà un défi de gérer des équipes en temps normal, mais le contexte actuel fait que mes équipes sont composées de gens qui ne travaillent pas nécessairement dans un hôpital habituellement, et des professionnels spécialistes qui ont mis leurs pratiques sur pause pour pallier aux besoins qu’on a présentement. Il faut toujours penser à l’humain d’abord et s’assurer qu’on ait une cohésion. Tout passe par une bonne communication ».

Dans les corridors tamisés de l’Hôtel Plaza, médecins, infirmières, travailleurs sociaux, physiothérapeutes et autres se croisent et échangent sur les dossiers des patients qui occupent présentement les chambres reconverties.

« Il y a des personnes qui se déplacent d’aussi loin que Chambly parmi mes équipes. Le roulement de personnel continu est un défi organisationnel, mais le dévouement des travailleurs de santé rassure les patients. Les intervenants connaissent bien ceux qu’ils soignent et on voit vraiment de belles relations se créer. »

À la fin du mois de juin 2020, le ralentissement du nombre de nouveaux cas de COVID-19 amène la fermeture du site non traditionnel de l’Hôtel Plaza. Pour tous les professionnels de la santé comme Angèle Bergevin qui y auront travaillé, ce lieu demeurera l’exemple parfait de la solidarité et de la capacité des équipes de travail à faire face aux changements et au stress générés par la pandémie.

Et si un nouvel appel de mobilisation était lancé à l’automne, Angèle Bergevin retrousserait des manches et irait encore au front. Comme tous les travailleurs de la santé, Angèle a notre santé à cœur.

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